LES CONCURRENTS : UGO, avec VRAC MAG !

Par Cyril Lestage

Skate et architecture, ça va ensemble, pas vrai ?

On grimpe et on roule sur toutes sortes de surfaces et de structures, qui sont dessinées et conçus par…des architectes.
Ugo Fiol est un de ceux là, et il a même créé et fait imprimer son propre magazine, Vrac. En vrac, il rassemble skateboard, culture et architecture. C’est intéressant, futé et ça a une ligne éditoriale sympa… du boulot de pro ? Ouais, pas comme Super Sarah quand même (nous, on a des stickers et des super-héros !), mais franchement, ça nous plaît.

Voyons ce qu’il a à nous dire…

hello vrac ugo fiol victor soulié petersen

Photo : Victor Soulié-Petersen pour Vrac

SUPER SARAH : eh bien Ugo, si tu peux te présenter, donner ton âge, quel est ton métier et par exemple depuis combien de temps tu skates ?

 Ugo Fiol : Alors, je vais répondre dans l'ordre, j'ai 26 ans, je suis architecte depuis juillet dernier !

Moi, le skate, c'est une passion que j'ai découvert, je dirai, il y a 4, 5 ans à peu près. C'est paradoxal, parce que je dois être le skater qui skate le moins de la vie, j'attends toujours de confirmer mon ollie en roulant, en fait, c'est très paradoxal, c'est-à-dire que je travaille sur la question du skate et de l'architecture skatable… mais à côté de ça, c'est pas pour nourrir ma pratique personnelle du skate, c'est plus une cause personnelle que j'ai développée parallèlement à mon cursus de sociologie aussi, et en fait par besoin d'apporter une raison et excuser ma pratique architecturale.

En fait, il y a eu un moment où j'ai failli arrêter l'école et quitter un peu cet univers, et le skate, c'est un peu ce qui m'a donné l'envie de continuer, et même en fait, il m'a donné envie de faire de l'architecture. Donc en fait, c'est un peu grâce au skate que j'aime l'architecture. 

Ok !

Et donc, je skate un petit peu, mais pas assez pour que je sois serein de le dire à voix haute (sourires). Mais en fait, c'est pas plus mal au final, parce que de ne pas savoir skater, quand on fait des projets pour les skateurs en fait, ça force ce dialogue et ce lien au réel. Parce que moi, tout seul, je sais comment faire du béton ou comment on dessinait sur mon logiciel, mais je ne vais pas savoir ce que c'est le mieux pour faire un kickflip en sortie d'un module, d'un mobilier urbain.

Donc, en fait, moi, ça m'a fait rencontrer plein de gens qui m'ont rapporté des choses que j'avais pas du tout, techniquement, et même de conscientiser sur la pratique du skate. Donc, je trouve que ça fait un bon rapport de complémentarité, et on n'oublie pas pour et avec qui on travaille, en tout cas.

Ben, merci Hugo. Là, c'est une bonne réponse Bien complète, ça dit donc !

Avec plaisir.

Et alors, comment s'appelle ton magazine et qu'est-ce qui a fait que t'es arrivé à faire ce projet-là ?

Donc, mon magazine, il s'appelle Vrac, c'est en gros un projet dont le fil rouge commence bien avant l'idée de faire un magazine de skate. C'est un projet qui naît de mes études d'archi et de ma frustration, de me rendre compte qu'en fait, je suis dans un secteur qui est plus technique que créatif. Et donc, il y a l'entrée de faire un média culturel sous la forme d'une radio de base qui parle de un peu tout ce qu'on veut… En fait, parce que j'ai plein d'amis qui sont un peu dans le même cas que moi, les “crapeaux fous” de la société.

Et du coup, on sait qu'on fait des études qui sont passionnantes et qui peuvent nous servir à faire ce qu'on veut… Mais on veut quand même ce mouvement qui nous manque là, d'apporter de la couleur un peu, de mettre… de faire découvrir des gens, des pratiques un peu.

Donc, c'est là qu'est arrivé l'idée d'appeler le truc le Vrac dans ma tête, c'est d'avoir un support, un média pour parler de tout ce qu'on aime avec les gens autour de moi ; sans avoir à se limiter, mais que ça reste cohérent quand même autour du thème de la culture.

pal photo

Photo : Pierre-Antoine Lalaude pour Vrac

Et c'est un média papier, c'est un média en ligne…

Comment tu décrirais VRAC ?

Du coup, aujourd'hui, ça s'est materialisé avec mes projets d'arhi. Donc, c'est principalement un média papier que j'essaye de faire passer en virtuel aussi sur les réseaux. J'ai créé un magazine pour mon mémoire la première fois en format papier.

En fait, c'était l'occasion d'adapter le format du mémoire au sujet en faisant un magazine qui reprend les codes, du coup, de la culture skate. C'était pour pouvoir respecter le sujet et aussi pour diffuser ce travail-là autour…(…) Donc, j'ai fait une page Instagram, j'ai fait un site internet… Je ne sais pas coder, donc je l'ai fait très simplement avec les moyens du bord.

Mais c'est voué à être en format papier, qui relate les actions menées par mon métier et avec les gens avec qui je travaille dans la vraie vie.

construction skateboard

Photos : Marine Bouchet

faire du béton avec vrac mag

 Et il est distribué où ce magazine, actuellement ?

Il est distribué à la main, pour l'instant (…)

Moi, j'ai eu des retours de gens qui voulaient m'acheter mes travaux d'étudiant, donc ça fait super plaisir ! Et en même temps, je n'étais pas du tout préparé à ça.

Mais ça m'a donné envie de prendre la chose au sérieux, donc je crois qu’au final, au bout du bout, j'ai dû imprimer une cinquantaine ou une centaine d'exemplaires et de les vendre autour de moi un petit peu pour me rembourser. Surtout pour que mon travail soit entre plusieurs mains, mais j'aime bien l'idée de provoquer un seul magazine que je changerai à vie.

C'est un magazine couleur ou c'est un magazine noir et blanc ?

C'est un magazine couleur. Je me suis inspiré de plusieurs magazines qui existent en soi, mais c'est un petit peu plus p'tit qu'un format A4.

C'est comment dire...

Il y a Mosaïc qui a un magazine que je trouve vraiment très beau, en plus il y a quelques graphistes chez eux aussi.

Donc ça a été un peu une inspiration Mosaïc ?

Oui, clairement.

Dans le format, parce que je trouve qu'il a un bon format, même dans la mise en page, c'est vrai que je suis très observateur et c'est le côté archi où on peut regarder un bâtiment et comprendre assez vite comment il a été fait pour le refaire après nous-même, donc c'est là l’idée.

(…)Le mémoire m'a fait me familiariser avec la question du skate dans la ville, et surtout autour de la question de l’appropriation de l'espace publique par les habitants et sur les skaters.

Donc, une approche plus sociologique que architecturale du coup ?

Oui, en fait, c'est complètement ça.

C'est pour voir qu'il y a ce phénomène d'appropriation qui peut rapprocher les citoyens de notre production. C'est-à-dire que si ce phénomène d'appropriation (d’un espace, d’un spot, ndlr) se caractérise par le skate, c'est une des preuves que l'architecte a bien fait son travail et qu’il permet la vie dans la ville… n'en déplaise au grand public.

vrac mag

Photo : Victor Soulié-Petersen pour Vrac

https://vraclemag.wordpress.com/

06.20.47.68.63
vracfm@gmail.com

31000 Toulouse, France

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