Vive les gros mots
Par Cyril Keller
Des photos de Cyril Lestage
“Ooo00hh, la putain de sa grand-mère…” Pardon ?!
Nous le faisons toutes et tous. Apres 17 essais pour rentrer un trick, quand le 18eme ne marche pas, les gros mots sortent.
Putain de sa race de trick de merde ! Fait chier cette board ! Et plein d’autres qui parlent de mamans, de jeunes filles aux moeurs légers, et j’en passe.
Et puis il y a le relou, qui pose son cul sur le spot sans se demander si il est utilisé. Oh ! Tu peux bouger ton cul ! Auquel on ajoute, parfois, un « s’il te plait ».
Seulement voila, autour de nous, il y a souvent des enfants, des adultes, bref des gens qui nous regardent skater et qui nous entendent gueuler quand on est pas content. C’est à ce moment que les pratiquants de la planche à roulette passent pour des voyous mal polis.
Que diriez vous d’enrichir un peu votre vocabulaire afin de pouvoir extérioriser votre frustration sans passer pour un grossier personnage ?
Les hommes verts, c’est tous des connards !
Alors allons-y !
Parce que oui, il existe un dictionnaire des gros mots de la langue française… et même plusieurs.
Sachez déjà que l’on distingue deux grands types d’injures. Le vocable isolé comme « pouffiasse! » et la locution injurieuse « Va te faire foutre! ». Ça fait déjà un truc sympa à placer dans les repas de famille.
D’ailleurs, dans un skatepark, quand des parents surveillent leurs enfants en draisienne, plutôt que « va te faire foutre », utilisez plutôt « va te faire lanlaire » qui veut dire la même chose, puisque c’est une contraction de « va te faire mettre en l’air ».
Aussi quand vous exprimerez le bonheur d’avoir rentré un trick, plutôt que « c’est bandant » dites « c’est éréctif !». Au moment où vous en avez marre que cet andouille en trottinette campe au milieu du spot, remplacez « il me casse les couilles, ce jeune connard » par « ce connasson me abelarde! ». Beaucoup plus classe, non ?
Enfin, si l’individu est trop lent à se bouger ou si il est trop encombrant, vous pouvez le traiter de « lampotte », c’est le nom d’un mollusque, et c’est plus joli que « relou ».
Saviez-vous que le mérinos est une race de mouton qui a la reputation de prendre son temps pour satisfaire ses besoins naturels ? De là vient l’expression « laisse pisser le merinos », que l’on utilisera pour dire à un ami trop pressé de faire preuve d’un peu de patience.
Et pour terminer, un mot qui s’applique à quelqu’un qui picole un peu trop (chez Super Sarah on fait de la recherche en long et large, t’as vu ! ndlr), et qui donc peut marcher avec certains skaters, qui trainent longtemps après la session une bière a la main.
« Le mec avec la board verte, c’est un sacré xeropineur! ».
De même que le skateboard a su créer son propre vocabulaire autour de ses tricks, j’espère que cet article vous aura donné envie d’enrichir un peu le votre !
(Source: Dictionnaire des injures de la langue française, Robert Edouard, éditions Tchou)
Tristan Suchaut sait laisser pisser le mérinos (ou le cheval en wax) quand il s’agit de faire des backside 180 to switch front crooks transfer sur des curbs blancs.