QUI FAIT CONSTRUIRE VOTRE SKATEPARK ?
Par Cyril Lestage
Souvent on dit que ce sont les skateurs… mmmmmh, nan nan, ici, pas vraiment.
Voici un entretien simplifié avec 4 des fonctionnaires qui ont levé les fonds, préparé et fait construire le tout nouveau skatepark de la petite ville de Chaponost dans le 69, sorti de terre il y a quelques années.
Ils nous accueillent dans une salle de conférence de la mairie, et ont été ravis de pouvoir apporter cet espace à la communauté. L’histoire de ce park en béton est commune à tous les projets publiques : des gens comme nous tous, qui bossent, qui montent un projet avec ses grandes qualités et ses petits défauts, et qui voudraient bien célébrer le fait d’avoir un chouette skatepark dans leur ville malgré les confinements ou les intempéries…
Dès qu’on parle de skatepark, on fait toujours référence au « skate », au skateboard, et pas au trottinettes ou autres bmx….ce qui donne l’idée de l’impact du skateboard aujourd’hui. Et ce qu’il ressort de tout ce projet de construire un skatepark en béton dans une petite ville n’est que du bon, tant pour les « pratiquants » que pour les « agents ». Les fonctionnaires, par leur volonté et leurs décisions, se lient encore davantage à leur communauté, tout en découvrant une petite sous-culture. Ces projets se construisent durant dess années, qu’on le veuille ou non.
On retrouve même des noms bien connus de nos services skateboardistiques depuis de nombreuses années, pour le pas bon comme pour le meilleur. Les dires de ces messieurs dames sont rapportés chronologiquement bien sûr, le début était le début, et les mots de la fin clotûrent l’entretien…
Fun fun fun pour tous !
Eric Adam
Adjoint attitré au sport :
« même au conseil municipal on avait des grands parents, dans le public, quand ils avaient la parole, ils demandaient : Mais quand est-ce que vous ouvrez ce skatepark ? »
Catherine Merlan
Responsable des services techniques.
Catherine a envoyé des tonnes de dossiers (dont un de 100 pages, et Eric Adam a presque tout lu !) de mails, a coordonné tout le monde du début à la fin.
Elaboration du cahier des charges, dossiers techniques et suivi chantier…c’est son dommaine.
Elodie Dubart, coordinatrice enfance et jeunesse, concertation avec les utilisateurs.
Marion Berthou
Responsable Communication de la ville de Chaponost
Eric Adam : Historiquement si je ne me trompe pas, le complexe sportif où est placé le skatepark actuel, était composé de la moitié…c’était des terrains de tennis au départ, qu’on utilisait pour le club de foot […] La marie à l’époque de Monsieur Ménard (ndlr : Madame Berthou précisera que c’était l’équipe de Monsieur Fillon) ont décidé de faire un skate basique avec 4-5 modules.
Catherine Merlan : Je retrouve des éléments en 2003…
Adam : Le règlement est paru en 2005, entre 2003 et 2005 donc.
Super Sarah : C’était juste la Mairie, pas d’association ?
Adam : Que la mairie, j’étais moi-même président du club de football qui évoluait et la mairie est venu nous voir en nous disant : « Est-ce qu’on peux reprendre notre bien pour faire un skate ? » Quand on est président d’une association, on est très positif à l’ouverture au autres !
Super Sarah : C’est drôlement bien, c’est pas toujours le cas…
Adam : […] Quand j’ai été élu en 2014, comme conseiller municipal délégué au sport, les services techniques m’alertent de l’état de dégradation avancé du skate, des modules, qu’il fallait changer. Donc on les a changé, on a essayé de trouvé des solutions, des réparations, et il s’avère que les réparations ça dépassait…on pouvait plus réparer. Madame Merlan venait d’arriver à la commune –
Merlan : - 2016 je suis arrivée.
Adam : Et on a dit, les modules on peut plus les réparer, y faudrait les changer. Donc j’ai échangé avec Monsieur le Maire, et on a dit « Pourquoi pas utiliser toute la surface disponible, donc les deux terrains de tennis, et faire un vrai skate ?» Pas avec des modules, parceque les riverains se plaignaient du bruit en plus. […] Dans un complexe sportif ouvert à tout le monde, qui n’est pas géré par une association, et les jeunes étaient très demandeurs.
Super Sarah : Vous disiez les gens se plaignaient du bruit, et vous alliez essayer de faire un truc plus grand ??
Adam : Oui, mais il fait moins de bruit puisque c’est plus des modules métalliques avec des caissses de résonance en bois, vous voyez ce que je veux dire ?
Adam : L’idée c’était pas de dire, « on va prendre un skate, on va faire ça et ça », je suis pas moi-même pratiquant, pas de ce sport là, donc quand on connait pas, on s’adresse. On s’est rencontré avec Catherine et elle m’a dit « J’ai fais des recherches » et la personne qu’on a rencontrée, qui était très compétente, nous a conseillé d’abord, c’était pas une entreprise.
Merlan : «A partir d’une revue professionnelle, y’avait un article sur le skatepark dans la ville de Lyon dans le 4e ».
Super Sarah : Celui de la Croix-Rousse, vous avez rencontré Jérémie Daclin.
Merlan : Exactement ! Moi j’avais la référence du technicien de la ville de Lyon, Monsieur Ornevèque , c’est lui qui m’a dit, « Vous devriez contacter Jérémie Daclin et faire un travail avec lui ». Du coup c’est un peu la genèse de l’histoire, c’est rencontre de Jérémie Daclin, analyse un peu, du coût des besoin du siate, ensuite on a lancé une consultation de maîtrise d’œuvre et une fois qu’on a retenu un maitre d’œuvre on leur a demandé de travailler sur la concertation avec les jeunes.
Adam : Vous le connaissez vous, le Monsieur… ?
Super Sarah : Oh oui, oui. Jérémie Daclin a été un professionnel Européen et mondial pendant des années, il a dirigé, et il dirige toujours, quelques marques de skate…c’est un acteur de l’industrie, en tout cas en Europe, très important […]
Adam : En tout cas la politique que voulaient mener les élus, c’est qu’il soit ouvert à tous. Multidisciplinaire. Et qu’on puisse évoluer du débutant jusqu’à des niveaux confirmés. Vous l’avez vu ?
Super Sarah : Oui oui, bien sûr !
Adam : Je pense qu’on a réussi à faire un mixte, de tout. Et qu’il soit plaisant, pour tous les utilisateurs, du plus jeune au moins jeune.
Dubart : Mais sans prendre en compte les enfants. On ne voulait pas que ce soit un skatepark pour les moins de 8 ans. Comme Brindas par exemple où le samedi matin ça va être blindé de familles et des enfants de 3 ans, 4 ans. […]
Merlan : Après, moi, il (ndlr : Jérémie Daclin) m’a apporté parce que c’est un peu avec lui que j’ai pu mettre, développer et proposer une méthodologie projet, parce qu'il m’avait dit : « faut aller voir, il existe des choses spéciales qui ont déjà été écrites sur comment construire un skatepark ». Ca m’a inspiré et ça m’a permis d’écrire la consultation de maîtrise d’œuvre.
Adam : Sur le financement…Au début on avait une ligne budgétaire, mais on avait pas dit jusqu’à combien on irait. On voulait d’abord voir jusqu’où on irait. Bon, avait bien une ligne budgétaire mais on espère toujours quand on est élu de pas avoir à dépasser les sommes qui étaient prévues. Bon, était dans les clous, hein , Madame Merlan, on était dans les clous ? On a petit peu dépassé ? Bon, on a un petit peu dépassé ! […] On a fait venir aussi les riverains, on leur a mis des courriers, on les a rencontrés. Quand on leur a dit que les anciens modules ils allaient être supprimés, ils avaient un grand sourire ! [rires][…]
Super Sarah : C’était une volonté qu’il ne soit pas éclairé. A l’heure actuelle effectivement, les personnes qui sont dans les associations de skate militent beaucoup pour qu’ils soient éclairés, et il semble que des personnes comme Jérémie Daclin ne poussent pas pour des espaces en extérieurs éclairés, et donc qu’ils soient accessibles pour les pratiquants « 24h/24 ». C’est quelque chose dans la pratique de ces sports-là qui est extrêmement demandé.
Dubart : Comme à Saint Genis, c’est éclairé je crois. […]
Adam : D’où l’importance de l’emplacement, nous, il est assez proche du centre. Il est desservi par les cars, à 5 minutes du bus, pour les jeunes qui se déplacent dans Chaponost.
Super Sarah : C’est un vrai espace sportif, il est très accessible, on peut se garer en face….[…]
Adam : Déjà il ne fallait pas que ça créée de nuisances supplémentaires à ce que ça créait déjà, on avait pas beaucoup mais quelque uns, des retours négatifs des voisins tout autour qui disaient ça fait énormément de bruit.
Super Sarah : Comment est-ce que vous décriveriez la commune de Chaponost ?
Berthou : On parle souvent de ville à la campagne, entre guillemets, parcequ’on est quand même une ville qui est proximité immédiate de Lyon, qui reste aussi attractive de par le cadre de vie et à la fois aussi par les équipementsqui sont proposé sur la commune. On a quand même le groupe scolaire, privé, le collège, qui ont une très bonne réputation aussi, on a un ensemble d’équipements sportifs municipaux, une médiathèque, avec une salle plus à vocation culturelle ; c’est une ville qui est plutôt attractive et qui est dans une dynamique de développement, qui reste un développement maîtrisé….
Comme sur beaucoup de projets “jeunesse”, le CMJ (conseil municial des jeunes) a été largement consulté.
Super Sarah : C’est-à-dire ? C’est-à-dire, plus d’entreprises, plus d’habitants, plus d’habitations… ?
Berthou : …On a une population qui est plutôt sur une dynamique de croissance. […] On est à 8500, et on est quand même plutôt sur une population qui est croissante depuis la période des années 70. Après c’est une ville avec une population assez variée, on a des catégorie socio-professionnelle plutôt « plus », et avec une partie de population plus historique, un petit peu plus âgée.
Super Sarah : Vous êtes tous les 4 résidents de Chaponost ?
Adam : Moi oui. [deux sur quatre se manifestent.]
Super Sarah : Au niveau du budget, vous disiez qu’on a dépassé. C’était quel budget de départ, et quel est le budget final pour un bien comme ça ?
Merlan : 240 000 euros, ttc. On parle toujours en ttc. Et au final, tout compris, hors subventions, on est un tout petit plus en dessous de 300 000. On est à 292 000.
Super Sarah : Quand vous dîtes hors subventions…. ?
Merlan : Là-dessus, sur ces 292 000, on a une subvention de la région de 61 000 euros.
Super Sarah : Et après pour la partie financements c’est des budgets qui viennent…
Merlan : Ce sont les budgets d’investissement de la commune.
Elodie Dubard doit partir, c’est normal après tout, il est presque 17h et nous sommes dans une Mairie…On invite alors à poser des questions sur les concertations avec les utilisateurs.
Super Sarah : Au sujet des concertations…combien il y en a eu, qui était présent ? Comment est-ce que vous les avez trouvés, ces pratiquants ?
Adam : On a souhaité travailler avec le conseil municipal de jeunes, on les impliqués, c’est eux qui ont commencé à réfléchir sur comment on allait consulter les utilisateurs. On a réalisé un questionnaire. Entre temps, nous, avec Eric Adam on s’est baladé un peu sur les différents skateparks des environs pour essayer de récolter le plus de numéros possibles de jeunes utilisateurs chaponois.
Berthou : Ah oui, vous êtes allé à leur rencontre largement, c’est ce qu’il faut souligner.
Dubart : Ah oui largement. On a fait une première concertation en octobre 2018 où là du coup…
Ah oui, c’était rapide en fait !!
Dubart : Ouais, ouais !
Adam : On était décidés.
Dubart : On avait dit à tous les jeunes, venez tel jour, on a été tracter au collège aussi pour dire venez tel jour donner votre avis sur le skatepark. On avait une cinquantaine de retours, notamment des jeunes parce qu’on y allait le mercredi, on avait quelques adultes mais franchement c’était pas une majorité…du coup, sur différentes questions : l’âge, quel sport ils pratiquaient, depuis combien de temps, quest-ce qu’ils aiemeraient voir comme modules dans le nouveau skatepark, comment ils pratiquent, à quelle fréquence, à quelle moment, où est-ce qu’ils vont, voilà….[…]Le conseil municipal des jeune a traité ces questionnaires puis on a fait un petit retours aux différents professionnels et puis on s’est vus en mairie avec certains utilisateurs et des jeunes du CMJ (Conseil Des Jeunes, ndlr) qui nous avaient fait une première proposition voilà, de skate en fonction de ce qui était ressorti de la concertation. Ensuite, une fois que les maîtres d’œuvre on été choisis, on a continuer de travailler avec eux, à organiser des réunions, avec Bi-Urban et Constructo. […]
Merlan : Oui, Atelier 16 et Be-Urban, qui depuis est en train de changer de nom. […] Ils se sont associés pour créer une marque spécifique skate. […]
Dubart : Après il y a eu un vrai échange avec les professionnels de Constructo, plus les choses ça allait, plus les choses commençaient à se dessiner dans la tête de tout le monde et puis ils sont venus avec une proposition concrète, c’est cette fois là où Jérémie Daclin est venu. On a fait une projection 3D, plus ça allait dans la concertation, moins on avait de jeunes en termes de quantité mais c’était vraiment des jeunes qui s’impliquaient beaucoup plus…
Adam : et des plus âgés qu’au départ.
Super Sarah : Les gens qui se sont vraiment impliqués dans ces constructions, c’était des gens qui avait à peu près quel âge ?
Dubart : Non mais de toute façon c’était quand même majoritairement des collégiens lycées, en fait y’avait de tout, mais c’était majoritairement des collégiens à la base.
Merlan : Onze – seize ans.[…]
Dubart : Et puis on a essayé de dire, là, ça y est, les travaux ont commencé, une viste peut être organisée, est-ce que ça vous intéresse de venir, donc ils sont venus pour rencontrer les professionnels…
Théo Pignal,la “mascotte” locale de la scène du skatepark dès sa sortie de terre, ici en ollie sur le park et sous la pluie.
Super Sarah : C’est super, tout le monde était impliqué pendant toute la durée du processus !
Dubart : Dans le meilleur des monde ce qu’avait proposé le maître d’œuvre c’était carrément d’embaucher un jeune de la commune sur l’été pour participé au chantier, parceque ça devait se passer sur l’été, mais bon….Corona.
Merlan : En fait le chantier on l’a décalé, au départ il aurait du démarrer au printemps, et finalement il a démarré qu’en septembre. […]
Dubart : Pour moi ça a été une super belle expérience parceque j’ai un conjoint qui est dans ce milieu là et tout, mais moi perso, tout ce qui est casquette tout ça, j’y connais rien du tout, donc y’a un côté pour les professionnels je dirais, qui sont pas vraiment dans ce milieu, qui sont dans le milieu administratif et tout…de se pencher sur la question, d’aller se renseigner, d’aller au contact des utilisateurs. Moi, le travail de terrain c’est quelque chose que j’ai aimé faire. Je trouve que du coup on est beaucoup plus crédibles aussi quand on propose un équipement. […] La suite qui va être super intéressante aussi pour nous élus, professionnels, c’est de réfléchir à ce qu’on va proposer comme inauguration ou quoi, mais pour l’instant, on en sait rien, vous aurez pas de scoop ! [rires]
Adam : La réunion est bientôt, elle est dans 15 jours, 3 semaines je crois.
Super Sarah : Ah, vous voudriez une inauguration ?
Adam : Ah oui, on veut faire une inauguration !
Dubart : Un contest…
Adam : Une espèce de…bon, on dit pas trop ce qu’on veut faire, mais ne le marquez pas parcequ’on sait pas vraiment comment on veut le faire !
Super Sarah : Vous êtes enregistrés !! [rires]
Adam : On travaille dessus avec la MJC, et peut-être d’autres MJC parce qu’on avait fait d’autres compétition avec d’anciens skateparks.
Super Sarah : Ce sera extrêmement bien accueilli.
Inauguration du 14 mai 2022
Adam : Y’a l’esprit festif qu’on veut donner à un moment officiel !
Ce que j’ai trouvé très intéressant en tant qu’élu, c’est qu’on a partagé avec les agents, les services techniques, la communication, la jeunesse, les pratiquants…On a bien travaillé avec le concepteur, le maître d’œuvre, et je trouve qu’on a eu beaucoup d’échanges. On va avancer, chaque étape a été bien cadrée, on savait que fin 2018 on avait déjà une idée de ce qu’on voulait faire, 2019 on a travaillé sur le projet, on a abouti a un plan, un module 3D pour savoir ce que ça allait représenter en terme de la surface…Moi j’ai trouvé que c’est un équipement, en tant qu’élu, que quand on fait un autre équipement on est pas aussi consultés que ça. Quand on a fait les deux pas d’elles à Brignais, en coopération, on a mutualisé des moyens et les terrains…Eh bin j’ai pas travaillé comme ça. Je l’ai pas élaboré. Tandis que là, j’ai vraiment été participant et on a tous participés.
Merlan : C’est vrai que les images de synthèse qu’on a là, je regardais, elle ressemblent bien….c’est finalement exactement ce qu’on a….[…]
Super Sarah : Justement, Madame Merlan, concernant ce projet, comment est-ce que vous, vous vous l’êtes approprié ? Comment est-ce que….toute l’implication du service technique, le plus de boulot je suppose ? [tout le monde fait oui de la tête, ndlr]
Merlan : En fait ce qu’i a été un peu long à mettre en œuvre c’était la méthodologie. Une fois qu’on a trouvé la méthodologie….Effectivement, la première commande c’était « il faut renouveler les modules »…Politiquement les élus voulait qu’on fasse quelque chose au niveau du skate, mais y’avait pas forcément de décision de faire un skate béton ou pas, c’était….
Super Sarah : Vous vous démerdez avec tout ça !
Merlan : Pas tout à fait, mais en gros à me dire « Faut nous proposer des solutions ». Donc c’est ce travail là qui a été peut-être le plus long, entre la commande, j’ai envie de dire en 2017, et finalement on a vraiment commencé à travaillé dessus à l’été 2018.
Super Sarah : D’accord. Quand vous dites « commande », c’est-à-dire un ou une élu apporte : « On a ce projet là, on va y aller ».
Merlan : C’était plutôt l’idée de nous dire, enfin moi je le traduit comme ça, vous me dire Monsieur Adam si c’était ça, bon, mais on a un skate qui est vieillissant, on réfléchit soit à remplacer les modules si ils sont pas aux nombres soit à l’agrandir un peu, mais voilà, il faut qu’on fasse quelque chose autour du skate. Y’avait pas de commande.
Super Sarah : Qui émet ce souhait en priorité ?
Berthou : Ca, c’est les élus.
Adam : C’était un vœux parce que je voyais que les utilisateurs ils étaient tristes d’avoir un skate qui commençait à vieillir et moi je m’inquiétais. Donc en fin de compte l’inquiétude a augmenté quand le service technique de Madame Merlan m’a avisé, « Là on vient d’avoir la visite technique de vérification et là vos modules ils sont plus aux normes. Donc, où vous les enlevez, où vous les remplacez, où vous fermez… »
Super Sarah : Quand vous dites « Aux Normes », ça veut dire que y’avait des normes qui s’appliquaient à ces skateparks en bois avant ?
Adam : Ah ouais.
Merlan : Les jeux posés au public.
Super Sarah : Alors ça, c’est très intéressant, parce qu’on en parle pas. Quelles sont ces normes ?
Merlan : Moi je ne les connais pas mais par contre on a l’obligation nous à faire passer des bureaux de contrôle, en l’occurrence c’est un bureau d’étude qui s’appelle Soleius qui passe une fois par an et qui nous faitt un rapport. Ils nous faisait un rapport sur nos modules, par exemple, sur nos panneaux de basket, sur nos cages de foot….
Super Sarah :Sur tous les équipement sportifs.
Merlan : Qui sont accrochés au sol. Un skatepark béton n’a pas nécessité d’avoir un contrôle. Mais, des modules qui sont posés et accrochés au sol doivent êtres contrôlés. […]On est tombé sur un maîre d’œuvre qui était aussi un passionné de skate donc du coup qui s’est vraiment pris au jeux. […] La petite anecdote, Bi-Urban je travaillais aussi avec lui sur un autre dossier sur la commune, et un jour il avait des béquilles : « Qu’est-ce qui vous est arrivé ? Oh, je me suis cassé la figure en skate. » Et quand quelques semaines plus tard on a a commencé la consultation de maîtrise d’œuvre, un jour il me dit « Je vais aussi répondre sur cette consultation ». Il se trouve que c’est avec eux, qu’on a trouvé la meilleure offre. On a travaillé avec eux, ils se sont tout de suite impliqués dans les échanges avec les jeunes et puis derrière, pareil, appel d’offre pour les travaux. Et là aussi on a hésité entre deux, trois entreprises ; en particulier deux entreprises qui était vraiment spécialisées dans la construction de skateparks de béton. On a fait le choix de Territoire Skatepark. […] Y’avait quatre ou 5 personne qui vivaient et travaillaient à la semaine sur ce type de chantier. Des passionnés.
Super Sarah : Ils vivent, ils dorment, ils mangent skateboard !
Adam : Oui, ils construisent skateboard ! […] Je pense que la personne qui aime ce qu’elle fait, elle va apporter un soin plus personnel et faire peut-être plus attention, en disant « Bin moi je m’imagine que je suis dessus, j’aimerai bien que ce soit plus comme ça…. » […]
Merlan : Et puis aussi un environnement qui a fait que ce soit un chantier simple, franchement. Une fois qu’on avait bien prévenu, bien bordé, la question des accès de l’entreprise pour pas que y’ait pas d’interactions avec les collégiens et les lycées qui viennent dans l’espace sportif…Franchement, pour moi c’était un chantier super facile parce qu’on avait pas d’interactions avec des passage de véhicules où quoi que ce soit, un espace clos, une équipe motivée ! Si tous les chantiers étaient comment ça…
Eh ouais, on met de la trotte et du roller mon gars, le skatepark est aussi pour eux en fait.
Super Sarah : Vous aviez un petit peu choisi cet emplacement avec ça, vous avez fait un petit peu de travail en amont sur la logistique… ?
Merlan : Non parce que l’emplacement il existait -
Adam : - Vu que c’était une rénovation-extension et cet endroit là, il est vraiment idéalement situé.
Super Sarah : C’est vrai qu’avec un cahier des charges, au prime abord, on peut des fois se dire, « mmh, ça va être compliqué de construire » et finalement on choisi pas ça, on va aller complètement sur autre chose…
Adam : Si on avait choisi un autre terrain de la même taille on aurait été obligé de plus l’excentrer par rapport au centre de la commune.
Super Sarah : Ca aurait pas été votre souhait ?
Adam : Non. En tout cas c’était pas le mien ! Mais peut-être d’autres élus auraient dit non[sourire]. Je pense que j’ai fédéré les autres élus, à l’idée d’avoir un autre endroit qui ne soit pas forcément cadré par des structures associatives, directives….C’est un sport où on veux pas, moi c’est ce que je ressens en tout cas.
Après livraison de la structure et des équipements, de nombreuses personnes se déplacent pour l’utiliser : ça n’est pas un skatepark mort-vivant.
Une inauguration officielle a eu lieu presque un an après l’ouverture, le 14 mai 2022, où des associations locales (skateboard inclus) ont été conviées. L’association lyonnaise RQP a même participé et été force de proposition sur cette journée, qui a inclut des démos de skate et de trotinette, une séance d’ouverture officielle, ou des initiations de rouli-roula par exemple.
Interrogée en 2024, Catherine Merlan s’est dite très satisfaite de la place que le skatepark à pris dans le département du Rhône. “Le skatepark est toujours bien utilisé, et n’a pas subit de dommage ou de malfaçon particulière, c’est une affaire qui roule !”