LES COURBES DES SKATEPARKS SONT-ELLES DES RéFéRENCES SENSUELLES ?

Est-ce que vous voyez où on veut en venir ?

Leila, notre miss du mois, n’est pas dupe. Courgettes et aubergines.

Par contre, on a clairement l’esprit mal placé, vu les réponses…

Coralie, professeur d’université, traductrice assermentée et maman de skateboarder.

Vous voyez des bites et des seins partout, on est pas tous obligés d’avoir des idées mal placées ! Mettez-le dans le journal !

J’y avais jamais pensé, j’avouerai. Et pourtant, je suis comme tout le monde (rires). Je n’ai pas fait toutes sortes de skatepark, on a fait des choses assez simples, des rampes démarrage, ça peut pas provoquer de références à l’œil nu, comme ça. Si tu regardes ce qui a été fait dans des bols c’est beaucoup plus ondulé, peut-être que ça peut rappeler un corps féminin. Qui dit ça (rires). A la limite, ça me fais plus penser à un électro-cardiogramme !

Elliott, 20 ans, et toutes ses dents.

Les courbes de skatepark, nan ! Je pense que les courbes des skateparks, c’est en rien sexualisé. Par contre, on a déjà eu ce débat (mais oui, les skateuses et les skateurs parlent de ça tous les jours enfin ! ndlr), je pense que on peut faire un parallèle entre les tricks et le sexe. C’est tout simple, c’est de la traduction pure et dure de tricks de skate : tu prendre le lipslide, le “glissement de lèvres”, le tailbash, le “claquement de queue”, le melon grab… Ca reprend la dick ou les seins, quoi !

Mmmh, les courbes du corps et les extensions phalliques avec Roberto…

Rémi, réalisateur et directeur de la photographie, 54 ans le 2 avril.

C’est bon çaaaa ! C’est quoi la question exacte ? Eh bien, euh, de la même manière que pour un documentaire sur Django Reinhart sur lequel j’ai travaillé, il faisait référence à une guitare comme étant le corps d’une femme, on peut dire en effet que les courbes d’un skatepark, lorsque nous les parcourons, peuvent nous rappeler les courbes d’une femme.

Et pas les courbes d’un homme ?!

Ah ça c’est intéressant ! Si tu veux ma théorie à ce sujet-là, pourquoi y’a beaucoup plus de femmes qui font du skateboard que de femmes qui font de la trottinette, c’est à cause de l’objet phallique. De la même manière qu’on appelle un skateboard un stick ou une deck. Je ne sais pas si les femmes sont attirées par les courbes d’un skatepark comme elles pourraient-être attirées par les courbes d’un homme ou d’une femme, j’en doute un peu. L’attirance d’une femme pour un homme n’est pas la même chose que celle d’un homme pour une femme, sachant que ce dernier à tendance à s’intéresser aux détails, alors que les femmes ont tendance à s’intéresser à l’accouplement, la relation. On dit souvent en surf qu’on se retrouve dans un tube qui est le graal, on a le sentiment éphémère de se retrouver dans le ventre de notre maman ! Donc, être enveloppé par des courbes lorsque nous pratiquons le skateboard, oui, j’y avais pas pensé, mais ça peut être un tube de béton qui nous enveloppe et d’une manière très ludique nous ramener à notre enfance….

MARIE, la vingtaine, photographe et documentariste animalière.

Mais j’y connais tellement rien (gros rires). Nan, nan, franchement non, je me suis jamais dit “j’ai l’impression de voir je sais pas quoi” quand je regarde un skatepark. Ca me fait penser à des Legos (rires).

A des Legos ?!

Je sais pas, oui, y’a un côté très Lego, tu vois comment c’est fait, un peu sec. A chaque fois que je regarde ces trucs, je me dit “tiens, ça doit faire tellement mal quand tu tombes”.

Et les Legos qui s’emboitent c’est pas sexuel ?

Oh, vous allez beaucoup trop loin !!(rires)