FUCSTYLES : le rappeur qui dit la même chose que tony hawk, 20 ans après, DANS UN SKATEPARK.

Par Cyril Lestage

Fucstyles, rappeur lyonnais et skateur a posé sa planche pour répondre à Super Sarah.

Fucstyle est un mystère, un bout de soleil timide dans une belle fumée de carotte digne. Et il vous fait marrer tout en vous questionnant un chouille.

Ses freestyles sont un miroir du Grand Lyon dont il est originaire et toujours résident : un peu froids, on a besoin de codes pour comprendre le langage et les références…mais le contenu et la richesse sont là. Il ne fait pas les choses pleinement où à moitié, il les fait comme il veut et la soupe aux choux, c’est sa came.

Il a fait ses armes de rap et de skate aux skatepark de Gerland et de Villeurbanne, qui sont comme lui aussi : toujours appréciés des gens qui connaissent, et des fois boudés par ceux qui ne connaissent rien à rien. Il continue son chemin, à ses projets de Freestyle et avec Bercail Records (fondé avec son compère Sakage) son groupe historique le Snakescrew….Il a plus d’un tour dans son sac, et les skateparks, ça le connait, alors il continue de rouler et de prendre du plaisir avec ceux qui aiment son style. 

Fucstyles, rappeur lyonnais et skateur a posé sa planche pour taper la pause pour Super Sarah.

Ca fait combien de temps que tu rappes ?

J’avais 15 ans, on est vieux…(sourire) Ca fait 18 ans, c’est toi qui vois ! 

Tu enregistre depuis le début ?

Non…enfin, ouais…mais la vraie date c’est que depuis 2013 on commence à se défendre et en 2015 on sort un truc avec le Snakescrew. Je me suis remis en question ensuite, pour voir si j’étais capable de faire un truc seul, et voir si c’était amusant aussi de faire un truc tout seul ? De professionnaliser davantage, aussi. Le petit défi, je savais que j’avais plié l’algorithme avec régularité. J’avais appris le métier, j’ai fait des scènes, j’ai appris à rapper, à me produire et tout mais pas…

A te vendre ?

Ouais ! Je suis parti dans le délire de faire 100 freestyle. C’est une barre, un palier, c’est mon Guinness à moi pour de vrai.Je pourrai dire que je l’ai fait, et avant j’aurai pu avoir que des regrets. Si ça se déclenche pas sur cette résilience et sur ce que je fais, c’est que je mérite pas. Mais avant je peux pas savoir, si j’ai rien fait. C’est chiant, c’est récurrent (de produire tout le temps et de se faire voir, ndlr) et c’est pas le saint algorithme qui décide si t’es un bon artiste ou pas. J’dis juste, on va vite le savoir, c’est ça le plus dur de garder le cap. Tu vas devoir te sacrifier pendant deux ou trois ans, on va savoir vite ! On va savoir si t’as le coeur, l’idée, et après seulement on verra si t’es bon ou pas. Il y a beaucoup de gens qui se mentent à eux-même, et qui savent pas ce qu’ils ont en eux, en temps qu’artiste le doute s’empare de toi !Pourquoi je fais ça…est-ce que j’en ai besoin…Ca va t’apporter beaucoup de bien-être (d’être artiste, ndlr) mais aussi beaucoup de difficultés et d’incompréhension. C’est des questions que si tu te poses pas, je pense que t’es pas bon. Tu crois vraiment à ce que tu fais, nonstop. 

Tu penses que t’avais la même application quand tu skatais au skatepark à Gerland ?

Alors, oui. J’ai toujours été un jusqu’au boutiste, quand je rentre dans un truc que j’arrive pas, je voulais y arriver. Mais, c’est pas pour autant que je vais devenir Aurélien Giraud, tu vois ? Moi, ce qui m’intéresse, c’est d’y arriver, pas d’être meilleur. (...) Y’a d’autres étapes, le “ça y est j’ai réussi” moi ça me va bien, c’est déjà pas mal. Et c’est ça l’idée en tant qu’artiste. Pour moi c’est pas une utopie, je vais pas faire 20.000 € par moi, je veux être artiste, mettons en faisant 2.000 € par moi. Ce sera possible, et après 3-4 ans de cravachage pour atteindre ce stade. La comparaison avec les autres, tu ne peux pas vraiment le palper, être malin, mais palper le succès ça n’existe pas. 

T’avais une relation particulière avec un skatepark en particulier ?

Bin, çui-là ! Tu vois, on est au bon endroit. (sourire. Nous sommes au skatepark extérieur gratuit de Lyon Gerland, ndlr). Nous on découvre le skate au collège, on était en plein avec les premiers Tony Hawk…on va le dire, hein, le jeu vidéo a vraiment aidé à démocratiser le skate et à le remettre sur le devant de la scène. 

Fucstyles, rappeur lyonnais et skateur a posé sa planche pour répondre à Super Sarah.

Tu sais on a une interview dans le magazine, de Tony Hawk sur un des jeux vidéos justement.

Ouais, tu m’as dit, c’est incroyable. C’est vraiment ça qui a, tchiouuuuu, pérénisé la planète à un level que…ils s’y attendais même pas eux !! Tout le monde a fait, mais en fait, c’est tout bête une planche à roulette, fait voir ? C’est comme ça que ça a repris vraiment fort.

T’as commencé à aller au skatepark avant, où…?

En plein dedans, nous ça nous a pris. J’ai dis à mon pote, vazy, faut qu’on apprenne maintenant à flipper, a sauter, à machin…t’as compris ! Pendant 6 mois tu crois c’est impossible et après tu débloques un truc, et ça y est, maintenant tu skates. Avec 480 on a fait une collab’ sur mes vidéos du dimanches, et Daclin m’a donné l’heure, c’est super gentil. J’ai pu mettre en avant des choses que j’aime bien culturellement, et que derrière y’en ai qui nous donne l’heure sur ma connerie ! C’est gentil que les gens me donne leur temps, ça veut pas dire que j’ai raison sur tout ce que je fais, c’est cool. J’ai réussi à le faire dans le graffiti sur Lyon, j’ai réussi à le faire dans le skate, ça me tenait à coeur. 





Arrivé au bout des 100 freestyles, Jeff Fucstyle va produire une bonne vieille compil et faire du pur jus qui s’appellera “6-9-100 le Sang”. Bercail Records produit du son et des représentation sur scène, c’est un label jeune et plein de promesses, donc.

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