ACTIVISTE : RICO ROCKETAS, aLIAS ERIC BUTTIGIEG
Par Les deux Cyril
Photos et illustrations : Rico
Comme en ce moment ça caille, Super Sarah est partie se réchauffer dans le sud pour rencontrer une figure de la scène skate proche de Toulon : Sanary-sur-Mer et son voisin Six-Fours. Ca donne envie hein ?
Rico a les deux pieds sur une board depuis ,1996 et pour fêter ses 40 printemps il a décidé de devenir un professionnel du skateboard. Bon en fait, on a fait l’interview par téléphone après notre retour du Sud (on y était pour skater…) mais entre son accent et sa passion pour le skate, Rico nous a bien réchauffé quand même !
”Je ne suis pas infographie ni un artiste
juste un skateur”.
SUPER SARAH : Alors déjà, peux tu te présenter.
RICO : Buttigieg Eric, dit Rico, j’ai commencé le skate vers 1996, j’ai 42 ans, et je suis gémeaux .
Quand tu a commencé c’était pas dans un skatepark ni via l’associatif ?
J’ai vraiment commence à 14 ans, mais j’ai toujours eu des skates à la maison, et ça m’a toujours intrigué. Dans le même temps je jouais au basket, et j’ai été pris dans la section basket de Hyères. Je suis donc parti là bas en internat, et à Hyères il y avait des skaters qui skataient la rue.
De retour chez moi à Sanary,Six-Fours, tout ça, j’ai vu un voisin qui skatait dans le quartier, j’ai sorti ma board et on a commencé à rider ensemble. Je savais déjà pousser et rouler et il commence à m’apprendre le varial, le ollie, on faisait des descentes dans le quartier et c’est comme ça que j’ai commencé à skater tous les jours.
Comment s’est, fait ton premier contact avec un skatepark ?
On descendait en centre ville à Sanary s/ mer, collé à Six Fours les plages, donc Brutal Beach la plage mythique de Six Fours où il y avait un petit skatepark basique, mais c’était notre point de rendez vous, avant de partir sur les spots au bord de la plage, sur les parkings.
Y’avait un spot qu’on appelait « Les Drapeaux » où il y avait un curb (les français appellent les ledges des “curb”. Pour rappel, un “curb” c’est juste un trottoir et un “ledge”, c’est tout ce qui est plus haut !), on s’introduisait dans l’école primaire de Sanary centre où il y avait 4 marches, et une grande place bien lisse pour faire du flat.
Qu’est ce qui a fait que tu te sois engagé dans l’associatif, les skate camps, ou encore l’organisation d’évènements skate ?
En continuant à skater, même seul des fois, parce que les temps changent : tes potes sont au travail par exemple, il y avait toujours des jeunes qui me posaient des questions, me demandaient des conseils pour le ollie où autre chose, ou alors j’en voyais un faire un trick et instinctivement je lui corrigeais la position de son épaule ou de son pied. Et quand il rentrait son trick je me disais que c’était cool de “donner des cours”.
Ma copine Elodie, qui est prof de sport, mais aussi une skateuse de Toulon donnait déjà des cours de skate, j’ai eu l’idée de regarder ce qu’elle faisait, lui poser des questions. Et c’est comme ça que je suis allé vers l’obtention de mon premier brevet, le BIF, c’était il y a 3 ans. J’ai aidé Elodie qui voulait monter son asso 100% skate et puis j’ai poussé jusqu’au CQP, pour pouvoir être professionnel.
Donc à ce jour tu es professionnel du skateboard ?
Oui, aujourd’hui c’est mon boulot. Alors, je suis encore obligé d’avoir un deuxième job à cote pour faire un salaire complet. Mais vu comment ça avance j’espère qu’à la rentrée 2025 je pourrai avoir un CDI de l’asso.
Donc tu fais une reconversion dans le skate a 40 ans ?
Voila ! J’ai commencé le diplôme en décembre 2023, je l’ai validé en juin 2024, et on a la carte d’éducateur provisoire dès que l’on commence le diplôme.
Cette scène skate, qui a changé ces dernières années avec les skateparks, les assos, les cours… le fait que ça devienne plus institutionnalisé, je suppose que tu es content de ces changements ?
J’en suis content parce que ça crée du boulot pour les skaters plus âgés qui veulent transmettre mais aussi pour les jeunes qui peuvent s’orienter plus tôt vers un job qui va avec leur passion. Pour les parents aussi qui peuvent emmener leurs enfants dans des structures sécurisées, avec un encadrement… Malheureusement, le côté skateboard underground s’y perds un peu et c’est pour ça qu’il faut, nous les anciens, raconter ce qu’était le skate, comment on skatait à notre époque et surtout leur faire découvrir , ne pas skater que dans des skateparks, mais les emmener skater la rue.
Pour finir ! Qu’est ce que tu penses du skate inclus dans la fédération de roller ? Il y a en ce moment le mouvement #skateboardlibre qui fait de plus en plus de bruit. Est-ce que tu penses que chaque sport devrait avoir sa fédération ?
(Mon dieu, on a osé faire des questions #supersport le karma va nous arracher la tête, ndlr)
Oui je préférerait qu’il y ai une fédération 100% skateboard et bien sur gérée par des vrais skaters. Ou si ça doit rester dans la fédération de roller, que le skate soit vraiment géré par des skaters. Pour qu’on évite ces rumeurs de magouilles de subventions nationales arrivées grâce au skate et qui profitent à d’autres sports…Le basket et le foot sont deux sports de ballons ronds et ne sont pas mélangés. Le skateboard et le roller sont deux sports à roulettes mais qui n’ont rien a voir.
Le skateboard c’est le skateboard.
Merci mille fois à Rico.