POUR COMMENCER….
… ON VA PARLER DES SKATESHOPS !
Par Cyril Lestage
Techniquement parlant, un skateshop est un magasin qui rend accessible tous les produits liés (de près, ou de loin) au skateboard ; dans sa pratique comme dans sa culture.
Les “shops” vendent donc des planches, des trucks, des roues, des roulements, de la visserie, du grip… de toutes les formes et de toutes les couleurs. Ils proposent aussi des vêtements de marques de skate, des livres, des vidéos ou des objets décoratifs par exemple. Cartains proposent même à manger ou à boire !
Un magasin large vous avez dit ? Et comment.
Non seulement il s’agit de l’endroit privilégié pour acheter votre matériel, un skateshop s’inscrit souvent comme acteur privilégié de la scène skate locale, voire même régionale, nationale ou internationale suivant sa “puissance”. Car on parlera de puissance, une aura ou un rayonnement culturel, un peu comme Nintendo : ce que Nintendo fait et souhaite faire à de l’influence sur que Sony et même Panzani feront par la suite.
Les grands skateshops comme les petits animent leur ville, lancent des contests dans le skatepark ou le DIY (spot construit “maison” par des locaux) du coin et proposent des soirées à thème pour les skateboarders. On va y voir la dernière vidéo dans la soirée spéciale du vendredi (et essayer de choper le numéro du vendeur trop chou), ou admirer les peintures d’un skater-peintre exposées ce mois-ci. Quand vous y achetez votre planche régulièrement, ils font toujours un petit geste avec un rabais, ou un petit conseil en plus, ou un roulement quand les vôtres sont pétés. En bons commerçants, ils apprécient l’échange avec leur communauté et que les skateurs les choississent pour acheter leur matériel (“venez dire bonjour !”) plutôt que sur “zyvalathune.fr”.
D’ailleurs, si vous achetez tout le temps en skateshop, ça vous reviendra toujours moins cher que sur le dernier site internet de “moinscher.com”.
Ils permettent aux jeunes skateurs de s’essayer à la vie d’employés en tant que stagiaires contre une board ou deux, et de s’impliquer dans la scène skate locale en leur faisant rencontrer les photographes, les distributeurs et les assos qui comptent.
Et puis aussi… il y a toute cette soupe de “com”, qui nous est importante dans le skate. C’est une partie intégrante de notre culture : les pubs dans les mags ou en ligne, les skateurs pro, qui porte quoi, les tricks à la mode ou trop chim… vous voyez de quoi je parle ? Cette sauce “trop belle pour être vraie” qui fait que le skate ne ressemble (pas encore) trop au foot ? Et bien les skateshops sont les premiers participants en “sponsorisant” des jeunes et moins jeunes. Ces personnes deviennent l’étendard du magasin, leur “image” sur un skate.
Les “sponsos” comme on les appelle (ou “Joe le Sponso” quand c’est un mec, et qu’il a chopé le melon parcequ’il est fort sur un skate en plus. C’est que des mecs à qui ça arrive, on y peut rien, les filles sont moins cons… ) essayent donc de montrer et de parler du magasin. Ils utilisent les produits du magasin grâce à leur dotte ou leurs grosses réductions, et sont choisis par les gérants du skateshop pour l’aura qu’ils dégagent dans la communauté et sur un skateboard. Ils sont les pubs vivantes du shop du coin, et c’est souvent le skateshop qui leur donne un premier accès à “l’industrie” en les connectant par la suite à des marques ou des commerciaux, ce qui peut leur permettre de lancer un parcours de sponsorisé.
Les skateshop sont la capitalisation en chair et en murs de notre activité, mais ils ne sont pas de partout. Ils montrent de quoi demain serait fait, ils peuvent éduquer les nouveaux arrivants comme les dégoûter du skate toute leur vie, et sont généralement respectés et craints à la fois, et ce de partout dans le monde. Si tout le monde est d’accord sur le fait que le “shop” local doit être un lieu de rencontre, un lieu qui coule le skate et qui a cette odeur de communauté (car oui, quand vous rentrez dans un shop, il y a une odeur !!)…