LA PETITE HISTOIRE du SKATEPARK INDOOR DE SAINT-eTIENNE

Par Cyril Lestage

Avec Claire Barbier, aka “La Présidente de Sainté” aka l’ancienne graphiste de Sugar (repose en paix magazine), aka le skate c’est un peu sa vie.

C’est grâce à des personnes comme Claire et ses compères que notre petit monde du skate vit un peu tous les jours.

Le projet ?

Avec Vincent, ça fait 20 ans qu’on fait des projets, on a du présenter 5 ou 6 projets. Avant qu’il y ait le skatepark extérieur, c’était avec l’asso du magasin d’Adrien (l’Appart skateshop, le magasin de Saint-Etienne, ndlr). Au début il y avait Vincent, VinVin, Thibaut… l’idée c’était d’avoir un skatepark extérieur, et de faire des cours : Faire vivre le skate et en vivre. L’idée du skatepark c’est un truc qu’on avait dans la tête depuis longtemps, parce qu’ici sinon c’est pas possible.

Pourquoi ?

Parce que Saint Étienne c’est une ville de moyenne montagne et donc il pleut, il neige, il fait froid, et la moitié de l’année on peut pas skater (c’est pas la Finlande non plus, mais vous voyez l’idée, ndlr). On voulait absolument un park couvert. Il y en avait eu un en 97/ 98, mais pas adapté, vraiment pas pratique.

Et puis Le club a commencé à grossir, plein de gamins venaient et voulaient prendre des cours. Mais de décembre à avril, ils ne peuvent pas skater, donc il y en a beaucoup qui abandonnaient parce que c’est pas terrible de pratiquer un sport et d’avoir 3 à 4 mois d’arrêt. Donc pour nous c’était devenu obligatoire d’avoir un park couvert.

La biennale du design à St-Etienne nous a contacté,et quand j’ai pris la présidence de l’asso en 2019 ça faisait partie des choses que je voulais faire, il fallait qu’on fasse la biennale du design .

Swan Ducrot Lelong, frontside wallride à 3 mètres, normal. Claire regarde de derrière, pas vraiment cachée mais presque…

Donc, il y a eu cette biennale 2022, et on a eu la possibilité de faire un lieu accueillant pour les kids, de développer un skatepark modulable.

Pour être dans le ton de la biennale du design on avait décidé de faire un park entièrement modulable, tous les modules s’imbriquaient les uns dans les autres pour faire de nouveaux spots. Et c’est le même esprit au nouveau park couvert, parce qu’on a récupéré les modules.

Et pour nous c’était un vrai test, de savoir si il y aurait assez de bénévoles pour s’occuper du lieu, et pour nous de montrer que l’on était capable de construire un skate park, de faire des événements. Et ça a marché, par exemple on a fait un évènement autour du skate féminin, on a fait venir Charlotte Hym, Nana Taboulet, Marion Desquenne, plein d’autres filles. On avait aussi fait une expo sur le skateboard féminin. L’idée c’était de montrer plein de facettes du skateboard…

Claire Barbier dans son bureau à Saint-Etienne. Claire est graphiste de métier, et c’était elle à qui ont devait ces petites choses qu’on voyait de partout dans la dernière incarnation de Sugar.

Et ça a tapé dans l’œil de la mairie ? 

(sourire…) Une fois terminé et qu’on avait les modules, on a senti un engouement , il fallait pas qu’on lâche l’affaire.

Et qu’est ce que vous avez fait pour pas lâcher l’affaire ?

On nous avait fait des promesses qui n’ont pas été tenues, donc nous, il a fallu qu’on prenne des décisions , on a décidé de louer un lieu privé pour mettre nos modules et faire un skatepark. Sachant que pour une asso comme nous c’était trop lourd, le prix des locations sont trop énormes… Et quand on regarde les autres villes c’est toujours la mairie qui met un lieu a disposition.

Et comment vous avez trouvé le lieu ?

C’était Trampoline Park, des personnes qu’on connaissait , il y avait une salle de 300m2 derrière qui n’était plus utilisée et ils cherchaient quelqu’un pour l’occuper.

Ça a permis de se poser, de poser l’association : De voir comment ça vivait économiquement avec l’école de skate, le prix des entrées (prix libre) et les événements.

Et comment vous êtes passés au nouveau lieu ?

Quand on est arrivé dans la salle de trampoline park, on savait qu’on avait 2 ans de vie et que ce serait terminé après. Sinon, on mettait l’asso en péril.

J’ai fait aussi pas mal de trucs à coté, comme j’étais présidente de la commission nationale de skate (oui, Claire dort très peu apparemment et kiffe de jongler nentre une vie de skateuse, de graphiste, ses 14 enfants ou la gestion de projets sportifs internationaux !!ndlr), j’ai donc fait pas mal de choses sur le développement du skate en France.

Je suis allée au centre des sports, j’ai rencontré la ministre des sports. Même si on avait déjà montré notre sérieux avant, toutes ces choses nous ont donné plus de poids quand je suis revenue à St-Etienne. Donc j’ai envoyé un message au maire pour dire “au secours on est à la rue, on a tant d’adhérents, tant d’élèves à l’année, tant de gens qui viennent skater, donc il faut nous prendre au sérieux”. On est une vraie asso sportive et on a notre place dans l’écosystème stéphanois.

Le maire est venu nous voir , il a visité les lieux, on lui a présenté nos chiffres, dit ce qu’on voulait, de quoi on avait besoin et il a débloqué la situation. (Alléluia !! ndlr) Il a trouvé un lieu et en trois mois c’était fait. Heureusement parce qu’au mois d’août on était dehors.

 Et maintenant ? Qu’est-ce qui est important pour qu’un lieu comme ça puisse vivre ?

Ce qui est important c’est d’avoir une super équipe, de bénévoles et de salariés, c’est la base du truc. Quand tu es tout seul c’est très compliqué, donc il faut être super bien entouré.

Nous maintenant, on a deux salariés à plein temps, ça permet d’aller au bout des choses sur chaque projet, d’aller chercher des écoles : les gamins en EPS ils viennent faire du skate ça c’est génial. (Swan Ducrot qui écoute Claire juste à côté trouve ça génial, il en rêvait ! ndlr) Les profs de sport viennent avec leur élèves pour faire du skate, on fait aussi du périscolaire .On peut développer l’école de skate, on a des débutants, des adultes, des filles, ceux qui veulent faire de la compétition...On a des sessions libres, où c’est ouvert à d’autres sports, BMX, trottinette, roller.

Vous avez porté le truc mais pas fermé la porte aux autres disciplines ?

Oui bien sûr, pour nous c’était obligatoire. Pour que le lieu vive il faut que les autres sports puissent s’identifier dedans.

Vous avez ouvert la porte à d’autres choses ? Comme par exemple avec une école de menuiserie pour construire des modules ?

On avait un projet en 2000 avec les compagnons du devoir, mais le Covid est passé par là, on voulait faire un évènement avec eux. Là, on a tout en interne en fait. Vincent qui est salarié fait les plans, et la réalisation se fait avec les bénévoles. Tout le skatepark a été construit par les bénévoles.

 Infos : www.schoolyardriders.com

Saint-Etienne (42, France)

Gymnase Métare Sud Est :

Un espace de plus de 1000m² !

800 m² de skatepark

160m² de gradins

2 sanitaires

Le skatepark :

Le School Yard Park actuel est complété par de nouveaux modules (bois sombre) :

- Un lanceur courbe plat descente avec Rail plat descente

- Une pyramide avec ledge monté, plat, descente

- Un gros quarter de 2 m et 1,66 m de haut sur 8m de large

+ 2 minirampes qui viendrons compléter la micro à spine.

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