3 photos, 3 histoires
Par Cyril Lestage
Swan Ducrot, backside tailslide
Alors voilà ; ce spot est dans mon ancienne université.
Vous pouvez apercevoir une rangée de barrières sur le côté droit de l’image, qui séparent le “spot” d’un grand chantier, qu’on ne voit pas sur la photo. Juste derrière l’arbre se tenait la bibliothèque dans laquelle j’ai passé pas mal de temps (je suis un gros intello, et aller à la fac vous permet d’avoir pas mal de temps libre) à lire Bukowski ou des bouquins de musique. Je n’y ai jamais emprunté de bouquins de photos, c’est étrange, j’en emprunte de partout pourtant !
Les campus sont historiquement des puits à spots, et les universités françaises le sont définitivement. Par contre, faut chercher, être préparé à skater de la croûte (mais c’est marrant !), et souvent escalader un ou deux trucs pour rentrer…ou sortir rapido pour gérer la sécurité !
Tristan Suchaut, backside 180 kickflip
ALORS VOILA ; J’AI UNE RELATION AMOUR-HAINE AVEC CANON.
J’aime énormément leurs appareils reflex 35mm numérique, notamment le 5D mk II que j’utilise ici avec Tristan : ils produisent des images qui sont plutôt chouettes à mes yeux, sans avoir besoin d’un traitement poussé. Ils sont plutôt légers comparé à mes Nikon que j’utilise pour le travail, et donnent de très bons tons pour les portraits et la photo culinaire par exemple (j’en fais jamais, mais quand j’en ai fait avec, j’ai apprécié !).
Mais.
Ils sont aussi utilisés par 118% des photographes de grossesse, mariage, bar mitzvah et autre artistes qui font des photos de boudoir pour le plaisir (comprendre : des mecs chelou qui prennent en photo des demoiselles dénudées dans leur cave “studio”). Canon est aussi un très vilain mot qui rappelle bien trop les conflits de la planète, et tous les gens qui utilisent leurs appareils les trimballent avec une sangle Canon autour du coup, une accroche type “western” pour en dégainer deux d’un coup, ou pire encore…avec la sangle enroulée autour de la main. La sangle, c’est la religion interdite.
CECI EST UNE BOITE A VENIR de Diego Villanueva, qui a décidé de faire le con.
Alors voilà, Diego a failli être éjecté du pays à cause de sa cascade.
Nous sommes au mois d’avril, je connaissais à peine le bonhomme depuis quelque semaines, et il me sort qu’il veut droper d’une entrée souterraine éééééénorme. On y va donc un jour, un matin je crois, pour ne pas se faire virer trop vite. J’installe des flashs, tranquille, et Diego commence à se jeter. Littérallement, comme un sac à patate, le truc est super glissant, y’a des marches à la fin...c’est inskatable.
Les flics français arrivent. Très vite. Faut dire qu’on est aussi visible (au milieu d’une place très très tranquille entourée d’immeubles) que le nez au milieu de la figure, et clairement, on fait chier tout le monde. Les gentils policiers ne trouvent pas ça drôle du tout que Diego ne puisse leur répondre en français : Diego est péruvien, et son visa est….expirable on va dire ! J’ai argumenté pendant 15 minutes, ils essayaient d’avoir ma carte de presse mais j’ai réussi à les maintenir à distance, et à ne pas trop interroger mon copain. Sinon Diego partait en charter, j’avais plus de boulot non plus, puisqu’apparemment et selon les fonctionnaires, j’étais “ l’instigateur “ de cette cascade pas légale du tout !